Vautour fauve

Dans l’azure profond du ciel, des points noirs grandissent et descendent lentement, devenant d’énormes rapaces. De toutes parts ils arrivent, comme aimantés par une ondulation du haut plateau de Castille. Là-bas, sur la crête d’une éminence aride, un étrange troupeau se dessine : au moins trente Vautours fauves rassemblés côte à côte, les dos voûtés les longs cous pâles dressés dans la même direction. Le repas est proche : sur un champ pierreux; le cadavre écorché d’une mule s’ouvre, entrailles au soleil … Les grands charognards ne cessent d’affluer – ils sont déjà plus de cinquante – et à côté d’eux une paire de Percnoptères et un couple de Grands corbeaux semblent bien petits. Auront ils leur part ? – Paul Géroudet